Le PV pour niqab au volant annulé

Le tribunal de police de Nantes a relaxé, au motif que le niqab « bouge avec la tête », une femme verbalisée pour port du voile au volant.
Le Républicain Lorrain - 14 déc. 2010 à 05:00 - Temps de lecture :
Sandrine Mouleres, 31 ans, en juin dernier à Nantes.  Photo AFP
Sandrine Mouleres, 31 ans, en juin dernier à Nantes. Photo AFP

Sandrine Mouleres n’était pas présente hier au tribunal à Nantes, lorsque sa relaxe a été prononcée. Elle contestait le procès-verbal de 22 € établi par un policier à son encontre le 2 avril dernier, alors qu’elle conduisait avec un niqab. La jeune femme de 31 ans avait été verbalisée pour «  circulation dans des conditions non-aisées ».

Elle s’est exprimée peu après la décision : pour elle, c’est une «  belle victoire ». «  Je redeviens fière de mon pays ». Selon son avocat M e Jean-Michel Pollono, «  le tribunal a considéré qu’on est dans un pays de liberté, et que par conséquent, tout ce qui n’est pas interdit est autorisé. On peut donc aujourd’hui conduire avec un niqab, puisqu’il bouge avec la tête et n’est pas un frein à une bonne visibilité ». Le 12 octobre dernier, la loi interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public a été publiée au Journal officiel, mais «  la loi n’est pas encore en vigueur et le décret d’application n’est pas encore promulgué », rappelle Pollono : «  Jusqu’à preuve du contraire, un véhicule est privé ; si la loi est appliquée cela voudra dire qu’on pourra porter le niqab en conduisant mais qu’on devra l’enlever en sortant du véhicule ». Le parquet a la possibilité de se pourvoir en cassation sous cinq jours.

L’affaire de ce PV a surtout contribué à rendre célèbre le compagnon de la jeune femme, Lies Hebbadj, accusé de polygamie. En octobre, la jeune femme a expliqué dans un livre ses raisons de porter le niqab et sa conversion à l’islam, ainsi que son choix de devenir une concubine de Lies Hebbadj, à la demande de la première femme de celui-ci.