Intermarché retire des produits Nestlé de ses rayons
La centrale d’achats européenne Agecore (qui regroupe notamment Intermarché, Coop Suisse, et Edeka) est en conflit avec Nestlé pour obtenir de meilleurs prix. Plusieurs de ces enseignes baissent leurs commandes et retirent de leurs rayons certains produits de l’industriel.
Morgan Leclerc
\ 14h55
Morgan Leclerc
A travers l’Europe, certains produits Nestlé sont devenus difficiles à trouver depuis quelques jours. Il ne s’agit pas de ruptures de stocks classiques, mais d’un mouvement massif de baisse des commandes mené par plusieurs membres de l’alliance aux achats Agecore. Cette structure basée à Genève regroupe les distributeurs Intermarché, Colruyt (Belgique), Conad (Italie), Coop (Suisse), Edeka (Allemagne) et Eroski (Espagne), et s’est engagée dans un bras de fer avec la multinationale Nestlé pour lui réclamer des baisses de prix et de meilleures conditions d’achat. Selon nos informations, des "arrêts massifs de commandes provisoires" ont lieu chez Intermarché en France, sans connaître pour l’instant l’ampleur du mouvement.
En Allemagne, le journal Lebensmittel Zeitung indiquait le 17 février que le distributeur Edeka avait envoyé à ses 4000 détaillants indépendants une liste de cinq pages ciblant 163 produits Nestlé, en leur recommandant de les retirer de leur assortiment. Chez Coop Suisse, un porte-parole précisait en début de semaine que les commandes de plus de 150 articles de Nestlé avaient été stoppées (sauces à salade Thomy, très populaires dans le pays, certains produits de chocolat Cailler, Nescafé et Buitoni).
les membres d'Agecore représentent 10% des ventes de Nestlé en Europe
En Belgique, une vingtaine de références est concernée chez Colruyt. Et globalement, le mouvement se durcit, toujours selon le Lebensmittel Zeitung, qui évoque un élargissement de la gamme concernée par ces arrêts massifs de commandes provisoires. Agecore représente un potentiel d’achat de 2 milliards de francs suisses (soit 1,74 milliard d’euros) chez Nestlé, a calculé la Banque cantonale de Zurich, soit 2% du chiffre d’affaires mondial de géant de l’agroalimentaire, et 10% de ces ventes en Europe. D’un point de vue franco-français, ce bras de fer intervient dans un contexte particulier, à quelques jours de la fin de la période des négociations commerciales, et alors qu’Intermarché a été assigné au Tribunal de commerce de Paris par Nestlé Waters pour non respect du seuil de revente à perte lors des opérations de promotions à -70%, qui concernait notamment Perrier, une marque du groupe suisse.
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