Les détracteurs de Jean-Paul II

Alors que des centaines de milliers de pèlerins envahissent Rome pour célébrer Jean-Paul II, des voix s'élèvent dans l'Église pour s'opposer à la béatification du pape polonais.

De notre correspondant à Rome,

Le pape Jean-Paul II, ici en Allemagne en 1980, sera béatifié dimanche 1er mai, six ans après sa mort.
Le pape Jean-Paul II, ici en Allemagne en 1980, sera béatifié dimanche 1er mai, six ans après sa mort. © Maxppp

Temps de lecture : 2 min

"Santo subito", scandait la foule le 8 avril 2005, lors des obsèques de Jean-Paul II. Un sentiment qui n'était pas, et n'est toujours pas, partagé par tous. Aux deux extrêmes de la sensibilité des fidèles, on trouve des détracteurs de Jean-Paul II, au premier rang desquels, les lefèbvristes, les plus violents. Monseigneur Fellay, le supérieur général de la fraternité Saint-Pie X, compare ainsi la béatification de Karol Wojtyla à "un tsunami spirituel". Le chef de file des intégristes accuse le pape polonais d'avoir "adhéré à l'hérésie" en embrassant le Coran, en multipliant les repentances de l'Église ou en encourageant le syncrétisme lors des journées inter-religieuses d'Assises. Et il invite ses fidèles à dire 12 millions de rosaires pour sauver l'Église.

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Sur le versant de l'Église progressiste, on reconnaît unanimement le rôle joué par Jean-Paul II contre le communisme en Pologne et dans l'Europe de l'Est. Mais on lui reproche sa condamnation de la théologie de la libération dans des pays où elle représentait l'unique rempart contre des régimes tyranniques. Théologien mesuré et ancien abbé de la basilique Saint-Pierre-hors-les-murs, l'abbé Franzoni accuse le pape d'avoir abandonné Oscar Romero, archevêque de San Salvador, face aux escadrons de la mort qui l'assassinèrent en mars 1980.

Silence sur les scandales pédophiles

L'éthique sexuelle de Jean-Paul II est également un sujet sensible. Le rejet des préservatifs pour lutter contre le sida, l'interdiction de communier pour les divorcés remariés ou le refus d'ouvrir un débat sur le célibat des prêtres ont divisé les fidèles. D'autant plus que sous le pontificat de Jean-Paul II, le Vatican a protégé les membres du clergé impliqués dans des scandales sexuels. Le théologien Suisse Hans Kung reproche au pape slave son silence sur les prêtres et les évêques pédophiles et sur le fondateur des Légionnaires du Christ, Marcial Maciel Degollado. En outre, il accuse Jean-Paul II d'avoir multiplié béatifications et sanctifications - deux fois plus nombreuses sous le pontificat de Karol Wojtyla que sous les quatre papes qui l'avaient précédé - pour encourager la dévotion populaire. Quitte à béatifier des personnalités très contestables, comme Padre Pio ou le fondateur de l'Opus Dei, Josemaria Escriva.

Enfin, même parmi les proches de Jean-Paul II, certains regrettent que la béatification intervienne aussi vite après le décès du pape. Les cardinaux Sodano et Sandri, deux poids lourds de la curie romaine, ont refusé ainsi de déposer devant la Congrégation de la cause des saints pour ne pas témoigner publiquement leur contrariété. Ils pensent qu'il est indispensable de procéder à un long inventaire dépassionné de son pontificat avant de songer à béatifier un pape. Même s'il s'appelle Jean-Paul II.



Commentaires (62)

  • Artemis

    Non, au début des années 80, on ne savait pas exactement quels étaient les modes de transmission. Vous avez soigné des malades ? Très bien. Je rappelle que les institutions catholiques sont les plus nombreuses à les soigner partout dans le monde. Donc je ne vois pas pourquoi vous parlez d'exclure, ils font justement le contraire.
    Quant aux enfants abusés, on peut toujours regretter ce qu'ils ont subi et exiger que justice soit faite, c'est la moindre des choses. Mais allors, justice pour tout le monde. Coller ces crimes sur le dos de JP2, c'est bien là qu'est l'injustice. La plupart des cas ont eu lieu avant qu'il ne soit Pape et, d'ailleurs, si quelqu'un est à remettre en cause c'est l'évêque du prêtre coupable. Puisque vous citez l'Evangile, vous devriez savoir qu'un évêque a autorité sur son territoire pour l'ordination, l'affectation et, lorsque cela arrive, la révocation de ses prêtres. JP2, lui a autorité sur les évêques. Ca s'appelle l'organisation synodale de l'Eglise.
    Enfin, vous citez l'Evangile mais je signale au passage que
    1) le vrai verset est "ne jugez pas et vous ne serez pas jugé"
    2) Jésus parle éventuellement de Pharisiens. Pas de Philistins.
    Confirmez moi un point : pour quelqu'un qui n'a pas de culture, on dit bien béotien ?
    Vous faites allusion au fait que je serais mignonne et à mes capacités réflexives. Je ne vais pas juger à priori, je suppose que c'était un compliment dans le premier cas et un hommage dans le second ? Je n'ose croire que vous attaqueriez ainsi une personne sans la connaitre, de façon machiste par dessus le marché et que, contrairement à tous les christianophobes dont se plaignent les chrétiens sur ce forum, vous mépriseriez les gens rien qu'à cause de leur foi ?
    Santo subito.

  • hitch

    Comme vous y allez, vous semblez mettre tous les chrétiens dans le même sac. Je suis chrétienne, certes, mais luthérienne, et je ne veux rien avoir à faire avec ce pape JP2 dont les silences furent coupables sur tant de choses. Le nombre de catholiques n'est pas si élevé, et de catholiques rétrogrades façon JP ou B16 est vraiment réduit !

  • justin

    Vous devriez vous préoccuper de libérer les musulmans car comme vous le dites la religion chrétienne est en recul.
    Que faites vous donc au juste pour libérer les femmes musulmanes ?